Boxe et Travail d’Intérêt Général, une alliance efficace !

boxe et TIG

Un club de boxe comme structure d’accueil de Travail d’Intérêt Général ? C’est le pari qu’ont fait les dirigeants du Douai Boxing Club. Récit d’une réussite.

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Le club, qui a ouvert ses portes en 2002, accueille depuis 2014 des personnes condamnées à une peine de Travail d’Intérêt Général. Un engagement cohérent avec la politique socio-sportive fondée sur l’aspect humain que le club revendique. Six tigistes sont déjà passés entre ses murs, et un septième y exécute actuellement sa peine. Robert Pantigny, entraîneur général du club, témoigne.

 

« J’encourage les associations qui peuvent le faire à le faire »

Pour cet homme, l’engagement du club en faveur du Travail d’Intérêt Général est logique ; l’établissement a en effet toujours eu une vocation sociale. Pour Robert Pantigny, « accueillir des personnes en TIG complète nos actions qui sont dirigées vers l’humain ». Estimant que les démarches pour devenir structure d’accueil sont « faciles », Robert Pantigny souhaite encourager un maximum d’associations à s’engager dans cette voie. L’accueil de TIG est simple « à mettre en place, cela se fait très vite, et je n’ai jamais rencontré aucune difficulté vis à vis du comportement des personnes accueillies », assure-t-il. Il estime que cet engagement n’est pas contraignant, et n’y voit aucun inconvénient ; il assure ainsi qu’il suffit de « s’ouvrir, respecter et faire confiance : personne n’est parfait, mais nous pouvons tous nous améliorer ».

 

« Je les respecte, ils me respectent »

La stratégie d’accueil des tigistes tient en deux mots : respect et responsabilisation.

Il s’agit de mettre en confiance les personnes condamnées en leur montrant qu’elles sont utiles aux autres et qu’elles ont des compétences : le but est de les valoriser. Comme le souligne Robert Pantigny : « je suis là pour leur rendre service mais je ne suis pas à leur service ; nous formons une équipe ».

Les personnes accueillies au sein du club sont chargées du nettoyage, de l’organisation ainsi que de l’accueil et du renseignement auprès du public. Selon l’entraîneur, il est important de « donner une chance, faire confiance ». Ainsi, il confie ne jamais demander pour quels motifs les personnes ont été condamnées. De même, l’entraîneur, en charge de l’accueil des TIG, garantit que « personne ne sait qu’elles sont en TIG ». « Je leur demande juste d’arriver et de repartir à l’heure, d’être respectueux et poli et cela se passe très bien » affirme-t-il.

 

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« Je préfère les voir entre 4 cordes qu’entre 4 murs »

Robert Pantigny a une vision très positive du TIG. Le bilan qu’il dresse quant à l’accueil des personnes qui y sont condamnées est d’ailleurs très bon. Il a notamment conservé des rapports avec certains tigistes ayant effectué leur peine au club. Il se souvient aussi particulièrement d’une personne accueillie dans ce cadre : « j’ai accueilli un TIG qui, en plus de ses ennuis avec la justice, connaissait également des problèmes au niveau familial et professionnel… A notre contact, je pense qu’il a pris conscience que la vie est un combat. Aujourd’hui, il est retourné vivre chez ses parents, a renoué avec eux et travaille. Je pense avoir réussi à lui avoir apporté un certain équilibre ».

 

Actuellement, l’établissement dédié à la boxe continue de former ses athlètes ainsi que des jeunes issus des quartiers à différents métiers. « Nous avons des partenariats avec des organismes de formation » nous déclare Robert Pantigny. Ces organismes leur permettent de les former pour devenir caristes, conducteurs de poids lourds, de bus… Ils offrent également la possibilité pour le club de les accompagner à la recherche d’un emploi, notamment via des sociétés intérimaires.

 

Un engagement qui continue à se développer

Le Douai Boxing Club souhaite continuer à s’engager en faveur de l’insertion sociale et professionnelle. Ainsi, Robert Pantigny travaille actuellement sur un projet de formation et de recrutement dans les métiers de la sécurité. « Nous avons déjà trouvé la société de formation, OPSIE sécurité, et l’entreprise de recrutement, PRIMA sécurité » assure l’entraîneur. Il faudra ensuite convaincre Pôle emploi et le Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi (PLIE) du Douaisis de s’associer à ce projet et de le financer.

L’objectif du club : construire une passerelle entre les jeunes des quartiers et le monde du travail. Le projet permettra à ses bénéficiaires d’avoir toutes les cartes en main pour commencer ou reprendre une vie active. « Il faut savoir que si le projet abouti, les stagiaires sortiront avec un diplôme de niveau BAC, obligatoire pour travailler dans les métiers de la sécurité » tient à souligner Robert Pantigny. Un bel engagement de la part de cet établissement, prêt à accompagner ceux qui en ont besoin.