Tuteur de TIG : "c'est une bonne chose, pour nous comme pour eux"

Battaglia

Marc Battaglia, encadrant de Travail d’Intérêt Général au sein du service Transports de la Mairie de Villeurbanne depuis plusieurs années, partage son expérience.

Cela fait plus d’une dizaine d’années que le service transports de la collectivité s’est lancé dans cet engagement citoyen : accueillir des personnes condamnées à une peine de travail d’intérêt général (TIG, prononcer « tij »). (Qu’est-ce que c’est que le travail d’intérêt général ?)

Les quelques craintes initiales et les préjugés se sont rapidement effacés au fur et à mesure des bonnes expériences : « Ça se passe très bien. La seule difficulté qu’on rencontre, c’est l’absentéisme ».

Au fil des années, à raison de quatre personnes accueillies par an, l’équipe s’est rôdée. Lorsque le service est sollicité pour accueillir un TIG, M. Battaglia organise une première rencontre avec son chef de service, la personne condamnée et le conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) qui la suit. Cette rencontre permet de fixer le cadre du travail que la personne devra réaliser et de lui faire visiter les lieux.

Ensuite, le TIG démarre : on lui présente les équipes, le travail. « On dit toujours aux équipes que c’est un stagiaire. Chacun sait bien ce que ça veut dire, mais pour nous c’est un stagiaire ». Associé à une équipe de trois personnes, le stagiaire va épauler ses collègues sur différentes tâches : manutention, magasinage...

« C’est une bonne chose, pour nous comme pour eux. »

Pour les équipes de l’atelier transport, les bras supplémentaires du stagiaire sont les bienvenus, pour déplacer certains objets ou pour épauler une équipe en sous-effectif.

Pour le stagiaire, souvent sans emploi, cette immersion professionnelle est une vraie chance : « Pour des jeunes qui n’ont pas de boulot,  ça leur montre le travail en équipe, ça les prépare à la vie professionnelle. » A deux reprises, des stagiaires particulièrement bons ont décroché un contrat saisonnier à la suite de leur TIG.

Le courant passe bien entre les jeunes et M. Battaglia, grâce à son expérience et à la formation des tuteurs de TIG organisée par la mairie. Pour lui, c’est une alternative intelligente à l’incarcération, qui favorise l’insertion professionnelle. D’ailleurs, à la fin du TIG, il leur fait ajouter cette expérience sur leur CV. « Pour ceux qui cherchent du travail dans la manutention, c’est un vrai plus ! »