Le travail d’intérêt général favorise l’insertion sociale et professionnelle

Pourquoi favoriser l’insertion ?

Travailler sur l’insertion de la personne condamnée, c’est d’abord remplir l’un des rôles de la peine, qui doit à la fois sanctionner la personne et lui permettre de retrouver une place juste dans la société.

C’est également protéger la société, en permettant de faire baisser la récidive. Une peine qui assure l’insertion et la réhabilitation de la personne condamnée permet d’éviter un nouvel acte de délinquance. Cela permet de réduire effectivement le nombre de victimes, et de protéger la société.

Les leviers de l’insertion et de la prévention de la récidive sont variés, et propres à chaque personne. La  sanction pénale doit donc répondre de manière individuelle et appropriée à chacune des situations complexes. C’est tout l’enjeu de ce que l’on appelle l’insertion.

 

Le Travail d’Intérêt Général : une opportunité d’insertion sociale et professionnelle

La peine de Travail d’Intérêt Général n’est, pas plus que les autres peines, une solution miracle qui conviendrait à toute personne (elle ne répond par exemple pas aux situations d’addiction ou aux difficultés familiales). C’est en revanche une opportunité réelle d’insertion sociale et professionnelle.

Une majorité des personnes condamnées au Travail d’Intérêt Général est sans emploi, et la plupart sont âgés de moins de 30 ans. Ce travail non rémunéré place la personne dans un cadre structurant. Pour les plus jeunes, c’est même une première expérience professionnelle, « un pied à l’étrier » comme disent de nombreux tuteurs.

L’avis des acteurs qui accueillent le Travail d’Intérêt Général est unanime : cette expérience est dynamisante et permet aux personnes les plus éloignées de l’emploi de s’accrocher aux fondamentaux du travail: ponctualité, respect des consignes, autonomie…

Il est fréquent que cette expérience soit tellement réussie que la collectivité ou l’entreprise propose un contrat à la personne à la suite du TIG. Dans les associations, il n’est pas rare que la personne poursuive son activité en tant que bénévole ! Si ce n’est pas l’objectif premier de la peine, ces succès démontrent qu’une réelle dynamique peut être initiée par la peine de TIG.

A quoi ces succès tiennent-ils et comment les mettre à profit ?

Renforcer la vocation d’insertion professionnelle du TIG

Le succès d’un Travail d’Intérêt Général tient à deux choses : l’implication de la personne condamnée et l’adaptation de l’encadrement proposé par la structure d’accueil. Pour maximiser la réussite de cette peine, il faut :

  •   une personne mobilisée sur le sens de sa peine et consciente de l’opportunité qu’elle représente
  •   un poste de travail qui corresponde à l’expérience ou au projet professionnel de la personne
  •   un encadrant qui soit volontaire, informé et formé

La première condition est souvent remplie grâce aux conseillers des Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation (SPIP) qui travaillent cette question en amont avec la personne.

La deuxième condition constitue un défi logistique : il faut davantage de postes proposés par les structures d’accueil, sur des tâches plus diversifiées. Aujourd’hui, une majorité des TIG sont réalisés sur les métiers d’entretien et sur les espaces verts dans les collectivités. Pourtant, de nombreux TIG ont été mis en place avec succès sur des postes d’accueil, d’archivage, d’accompagnement aux personnes en difficulté, et dans des structures variées : bibliothèques, musées, hôpitaux…

Concernant la troisième, les tuteurs du TIG sont très souvent des personnes volontaires qui sont convaincues de l’intérêt de cette peine. Il est important que ces personnes soient accompagnées et formées dans cet engagement. Une commune de l’agglomération lyonnaise a par exemple pris l’initiative de former ses encadrants : ceux-ci sont confortés dans leur engagement et l’accueil des personnes gagne en qualité.

Lorsque ces conditions sont remplies, l’intérêt général est réellement atteint : le travail effectué bénéficie à la structure d’accueil et la personne a réalisé une peine utile et valorisante.

Une dernière question : Et après la peine ? Faut-il laisser cet élan s’essouffler ? Comment accompagner vers un parcours d’insertion la personne qui a démontré sa motivation et sa capacité au travail durant son TIG ?